« J’ai peur que vous ne m’aimiez pas »

La Miss est très difficile en ce moment. Parfois je n’en peux plus. Surtout après un mois entier avec elle. Elle est colérique, ne supporte pas qu’on quitte la pièce, n’est absolument pas autonome, passe sont temps à nous contredire, veut manger (des cochonneries) en permanence.

Elle est chez mes parents depuis le début de la semaine et j’avoue que cette période loin d’elle m’a soulagée. Ca me coûte un peu de dire ça mais j’avais l’impression d’être en bagarre permanente avec elle.

Ce matin, ma maman m’a appelée pour me donner des nouvelles comme tous les matins depuis que la Miss est chez eux. Depuis deux-trois jours, elle me racontait que c’était dur et je la sentais elle aussi un peu à bout. Des colères, une opposition permanente, l’impossibilité de quitter la pièce, les bagarres pour qu’elle mange lors des repas (et pas en dehors).

Hier, la miss a fait une grosse colère. Elle voulait manger un Pitch à 18h45. Ma mère a dit non.

Quand elle s’est calmée, elle lui a demandé pourquoi elle était comme ça et surtout pourquoi elle faisait de si grosses crises si on quittait la pièce et la laissait seule. Au début, elle n’a pas voulu parler. Son discours était un peu embrouillé, celui d’une petite fille de cinq ans qui a du mal à exprimer ce qu’elle ressent. Et puis d’une petite voix, elle a lâché ces quelques mots qui m’ont mis les larmes aux yeux quand ma maman les a prononcés : « j’ai peur que vous ne m’aimiez pas ». Bien sûr ma maman l’a rassurée, lui a dit qu’on l’aimait tous très fort, moi, son papa, son papy, Raoul… Elle a dit qu’elle savait bien que Raoul l’aimait mais pas les autres. Ensuite elle n’a plus voulu parler, elle est passée à autre chose.

Un peu plus tard, elle a répété ces mêmes mots à mon père de qui elle est très proche. Il lui a encore  une fois répété qu’on l’aimait tous très fort. Elle a coupé court à la conversation et est partie jouer, pas trop loin de lui.

D’un côté je suis contente qu’elle se soit exprimée sur ce qu’elle ressent. D’un autre je m’interroge : comment une petite fille qu’on entoure de tout notre amour, qu’on veille à protéger sans cesse, qu’on ne cesse de mettre en avant pour que justement elle ne ressente pas de différence avec son frère, avec qui je reste chaque mercredi et pendant les vacances tandis que son frère va à la crèche, comment peut-elle penser ne serait-ce qu’un instant qu’on ne l’aime pas? Que faire de plus? Que dire de plus?

Je sais bien que la naissance d’un petit deuxième est toujours difficile pour l’aîné (même si je ne l’ai pas connu moi-même, étant fille unique) mais on essaie toujours d’être équitables, on s’occupe énormément d’elle et je ne vois pas ce que je peux faire de plus.

Si vous avez des pistes, des témoignages, je prends!!!

10 Comments on “« J’ai peur que vous ne m’aimiez pas »

  1. En pense qu’il n’y a rien a faire ! Elle a tout fait elle même ! Elle ´d et exprimée,elle avait besoin d’entendre des choses (que vous lui prouvez ´tous les jours ) et voilà ! Elle est rassurée ! C’est reparti comme en 40 :))

  2. 🙁 je suis nulle en éducation et mon fils de 3ans et demie me rend dingue j’ai bcp de mal a ne pas m’énerver c’est dur 🙁
    Courage ! Faudrait avoir un pedopsy par enfant :p et par parent 😀

  3. C’est un peu normal cette nouvelle régression, Raoul a commencé à marcher et à prendre plus de place. Il a peut être reçu beaucoup de félicitations pour ses derniers progrès. Surtout ne lâche rien, rassure la et ça passera. Bon courage

  4. Je connais bien depuis 18 mois et la naissance de mon dernier. Ma fille de maintenant 4 ans est passée du « elle est adorable » au « mais qu’elle est dure »
    Le seul moment de calme que l’on peut avoir c’est quand ses frères ne sont pas là. On a eu aussi une période d’accalmie quand on lui a dit « Tu fais partie de notre famille, tu es importante à nos yeux, tu as ta place et on serait malheureux sans toi ». Le mieux a duré quelques jours/semaines.
    Et puis, de nouveau, une furie. Alors on patiente, on comprend mais on punit.
    Elle a perdu sa place d’enfant unique, de la seule, la dernière. Je crois que c’est difficile pour nos enfants d’accepter de perdre sa place, quelle qu’elle soit.
    Avec le temps, l’amour, la patience les sentiments s’apaiseront mais pour nos filles rien ne sera plus jamais comme avant. A

    • La grossesse et la venue de Raoul ont été compliquées, elle a changé de comportement mais ça allait mieux depuis quelques temps. Et le fait de ne plus aller aux toilettes toute seule par exemple est nouveau…

  5. Peut etre une journée rien que vous 2 ?
    Du temps pour des activités mère/fille ça peut peut être la rassurer..
    Je ne connais pas encore cette situation mais je pense que les enfants doivent voir que nous avons d’autres occupations qu’eux et ça doit les angoisser un peu..
    En tout cas c’est bien qu’elle ait exprimé ce qu’elle ressent.
    Courage..

  6. je n’ai aucune piste… mais ton billet me touche beaucoup.
    J’ai une fille de deux ans et demi et j’essaie tout comme toi de passer du temps avec elle et de l’encourager. Un jour, elle sera grande soeur ! Et j’appréhende un peu.
    J’imagine que ce doit être étrange d’apprendre cela alors qu’elle n’est pas avec toi, mais je suppose que tu vas lui en parler ?
    Je me souviens avoir eu les mêmes craintes que ta puce : mes parents m’entouraient beaucoup mais je ne supportais pas les « non » ou les sanctions car j’avais peur d’être moins aimée. Je pense qu’aujourd’hui, cela se traduit pas une certaine susceptibilité chez moi….^^

  7. Arghh… Pas facile ! Essaie de prendre du temps avec elle quand elle rentrera de chez tes parents, une journée rien que toutes les deux, à profiter entre filles. Essaie de la rassurer, de lui parler.
    Courage !

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