Faire de mon fils un homme bien et de ma fille une femme forte (et vice-versa)

Faire de mon fils un homme bien et de ma fille une femme forte (et vice-versa)

Ça ne vous a sans doute pas échappé, ces derniers jours la parole des femmes se libère un peu sous le hashtag #metoo ou #moiaussi

Et c’est effarant de voir le nombre de témoignages publiés. Malheureusement, moi aussi j’en aurais à raconter. Ce prof qui nous reluquait avant de nous mettre des notes, ces sifflets et autres insanités dans la rue, ces types qui se frottent dans le métro, ce type pendant un stage qui a félicité ma chef d’avoir choisi une stagiaire avec « du monde au balcon » (ne vous leurrez pas, à lui, on a rien dit, par contre à moi on a reproché de mettre des hauts trop décolletés).

Aujourd’hui, je suis la maman de deux enfants. Deux enfants qui grandissent dans un monde assez pourri. Et à qui j’essaie de donner les armes pour s’en sortir.

A ma fille de 9 ans, je tente de donner les armes (c’est fort comme expression mais ça me parait approprié) pour devenir une ado puis une femme dans les meilleures conditions. Je lui apprends à s’aimer et à aimer son corps même s’il est imparfait. A savoir qu’il lui appartient et qu’elle en fait ce qu’elle veut. Qu’on ne peut pas la toucher sans son consentement. Même pour rire, même comme ça, même si c’est son (futur) amoureux. Je lui explique comment il fonctionne, surtout en ce moment où il commence à changer.

A mon fils de 5 ans, j’apprends ce qu’est le consentement. Et oui, ça peut vous paraitre tôt mais au moins ça sera ancré. Et croyez-moi, ça n’est pas forcément une mince affaire de lui faire comprendre que s’il veut faire un bisou ou un câlin à une fille et qu’elle dit non, il doit respecter ça. Je passe beaucoup de temps à le lui répéter. On a trop souvent tendance à laisser faire. Parce qu’à 5 ans c’est mignon. Parce qu’à 15 ans, ce sont les hormones qui travaillent. Parce qu’à 25 ans… c’est un homme que voulez-vous.

Avec mes enfants, j’ai l’habitude de parler de tout. Je réponds à leurs questions en adaptant mon discours à leur niveau de compréhension.

Par exemple, mon fils de 5 ans sait ce que sont les règles. Je sais que ça en choque certains.  Et bien au moins, le jour où ça arrivera à sa sœur (et si c’est héréditaire ça ne tardera pas), quel que soit le moment où ça arrivera, peut-être alors qu’ils seront dans la salle de bain ensemble ou qu’ils seront en train de jouer, il saura ce qui se passe. Et ça ne sera pas (trop) la panique. Ça lui permettra aussi dans le futur de savoir ce que c’est et que ça n’est pas dégoutant. Et d’être un chouette petit/meilleur ami.

En tant que mère, en tant que parents avec l’homme mais aussi en tant que famille car j’inclue mes parents et ma belle-famille dedans, nous sommes responsables des adultes que nos enfants deviendront. C’est un challenge énorme mais je compte bien y parvenir.

11 Comments on “Faire de mon fils un homme bien et de ma fille une femme forte (et vice-versa)

  1. Ton article rejoins ce que je pense / fais, j’ai 3 garçons faut que je les préparer maintenant parce que ça me fait flipper tout ces #metoo

  2. Coucou,

    Je fais exactement la même chose avec mon fils de 6 ans, parce que je trouve ça très important et que pour moi, ça passe aussi et surtout par l’éducation.

    Souvent, une petite qui est amoureuse de mon fils, dès qu’elle le voit, se jète sur lui, lui fait un câlin et veux l’embrasser sur la bouche (précoce la petite !). Mon fils n’aime pas trop le bisou sur la bouche (et je ne suis pas fan non plus qu’elle l’embrasse ainsi), mais la petite s’accroche et « le force » sinon, elle ne le lâche pas. Et bien, sa maman ne dit rien, elle trouve ça mignon. Moi non, c’est gênant et surtout mon fils ne veux pas !

    Belle soirée,

    Laura – Bambins, Beauté et Futilité

  3. Ton article est criant de vérité
    J’ai une fille et j’essaie aussi de lui inculquer que son corps lui appartient. Que personne ne peut la toucher sans son accord…
    Et d’un côté de trouve ça triste d’être obligé de leur construire cette armure si jeune. Mais c’est tellement nécessaire!

  4. T-Biscuit et Chupa étant élevés ensemble avec leur 18 mois d’écart, ils entendent mes discours sur le respect de l’autre, sur le consentement, sur les règles des filles, sur les films inappropriés pour leur âge, tout.

  5. Tous ces témoignages me glacent le sang. Je pourrais en mettre quelques uns…
    J’y avais déjà pensé mais ça me trotte encore plus la tête en ce moment de me dire « j’espère que mes fils ne feront pas ce genre d’actes abjectes ». Alors comme espérer ne suffit pas, comme Toi, je parle déjà à mon « grand » de 4 ans et je ferai de même avec mon petit quand il aura grandi…

  6. Tu as bien raison de lui parler si tôt de consentement, ma fille, 4,5 ans, me raconte souvent que certains garçons de son école lui courent après pour lui faire des bisous. Ou juste pour les attraper, ça ne la fait pas rire, elle dit stop mais à priori ça se suffit pas… et je ne sais pas si les maîtresses sont au courant mais j’essaie de lui donner les armes pour qu’ils arrêtent.

    • C’est drôle, mon fils de 6 ans me raconte l’inverse 😉 Les filles de l’école lui courent après pour lui faire des câlins et des bisous alors qu’il déteste 😀
      Bon il a même un copain qui essaie de lui faire des bisous sur la bouche parfois …

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