[Série] The Young Pope : cynique et brillant
Même s’il ne vieillit pas forcément très bien, j’ai depuis des années cet énorme crush pour Jude Law. Alors forcément, j’avais assez hâte de le voir dans le rôle du pape dans The Young Pope pour voir ce que ça donne.
L’ascension de Pie XIII, né Lenny Belardo, le premier Pape italo-américain de l’Histoire. Cet homme au pouvoir immense est doté d’une personnalité complexe et contradictoire. D’un conservatisme fleurant l’obscurantisme le plus archaïque, il se révèle pourtant éperdu de compassion envers les plus pauvres et les plus faibles. Et malgré les trahisons de son entourage et sa peur de l’abandon, y compris de son propre Dieu, il n’hésitera pas à se battre avec la plus grande ferveur, en franchissant plus d’une fois les limites édictées par les pauvres mortels.
Diffusée depuis le 24 octobre dernier sur Canal +, la série de Paolo Sorrentino est déjà sûre de connaître une deuxième saison. Son casting 4 étoiles et des dialogues percutants (qui plus d’une fois ont du faire s’étrangler l’Eglise) sont pour beaucoup dans le succès de la série.
Jude Law en pape c’est plutôt perturbant mais en même temps, il montre son talent d’acteur de manière indéniable. Son Pie XIII est un personnage complexe et, il faut le dire, un vrai con. Alors qu’il a été nommé pape dans un but d’unité et de modernité, il s’avère être le plus conservateur depuis bien longtemps. Le choix même de son nom montre qu’il augure une gestion très conservatrice de l’Église. Autour de lui, les seconds rôles sont parfaits. Ludivine Sagnier campe une jeune femme extrêmement pieuse qui va nouer une relation ambiguë avec le pape et Diane Keaton une religieuse qui a élevé Pie XIII lorsqu’il était encore Lenny.
Outre l’histoire qui montre l’envers du décor au Saint-Siège entre manigances et manipulations, c’est surtout l’image qui est sublime. Chaque plan est travaillé pour en faire quelque chose de beau et même si l’histoire en tant que telle n’est pas forcément extraordinaire (tout cela est somme toute assez classique, des histoires de prise de pouvoir et de questionnement philosophique), cette série veut la peine pour son esthétisme léché.
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