[Lecture] Je pleure encore la beauté du monde de Charlotte McConaghy

Ce livre, c’est mon premier coup de cœur de l’année et c’est tout d’abord un coup de cœur pour le titre qui m’a donné envie de le lire.

C’est l’homme qui a voulu lire ce roman dont il avait lu une bonne critique. Et puis comme il ne l’a pas commencé et que le titre m’a tout de suite attirée, je l’ai lu avant lui 🙂

Résumé

Inti Flynn, une jeune biologiste, arrive en Ecosse pour diriger une équipe de scientifiques chargés de réintroduire le loup dans les Highlands. Ses efforts pour réensauvager la nature meurtrie se heurtent rapidement à l’hostilité des locaux, inquiets pour leur sécurité et celle de leur bétail. Quand elle découvre le corps atrocement mutilé d’un éleveur quelques jours après avoir relâché les premiers loups dans la forêt, Inti comprend que les coupables seront vite désignés. Sans réfléchir, elle fait disparaître le cadavre. Mais si les loups n’ont rien à voir avec tout ça, quel monstre rôde donc dans les forêts ?

Présentation de l’autrice

Charlotte McConaghy est romancière et vit à Sydney. Elle est titulaire d’un master en écriture de scénario de la Australian Film Television and Radio School. Ovationné par la critique, « Migrations » (« The Last Migration », 2020), son premier roman est en cours de traduction dans plus de vingt pays. « Je pleure encore la beauté du monde » (« Once There Were Wolves », 2021) a figuré dans les classements des meilleures ventes du « New York Times », du « Washington Post » et du « Los Angeles Times ».

Mon avis

Comme je le disais en préambule, c’est le titre français qui m’a tout d’abord attirée (alors que celui d’origine est bien moins poétique) et en lisant le résumé, j’ai tout de suite eu envie de le lire. J’ai toujours eu une attirance pour les loups, depuis toute petite et le fait que l’histoire se passe en Ecosse a achevé de me convaincre de le commencer.

Mais je ne m’attendais pas à ce que ce roman soit si multi-facettes.

Dès les premières lignes, une partie de l’intrigue et ce qu’est l’héroïne se dévoile. « On avait huit ans le jour où papa m’a coupée en deux, de la gorge jusqu’au bas du ventre. » Inti, l’héroïne, souffre de synesthésie visuo-tactile. Son cerveau recrée les expériences sensorielles des créatures qu’elle croise, humaines ou animales. Elle ressent tout ce que les autres ressentent, de la caresse sur la joue au coup de couteau. Cette drôle de pathologie ne lui facilite pas la vie mais lui permet aussi d’être plus proches des autres, surtout des loups qu’elle protège coûte que coûte.

L’histoire alterne entre le passé des deux sœurs, leur enfance entre une mère flic et un père ancien bucheron devenu fervent défenseur de l’environnement et qui leur a appris à (sur)vivre dans la nature, leur vie de jeunes adultes et l’événement qui va briser Aggie, la sœur de l’héroïne et le présent.

Inti se retrouve mêlée à une affaire de meurtre, tout en se démêlant avec ses histoires de cœur et une sœur avec qui elle vit et qu’un drame a mise en pause.

La psychologie des personnages est extrêmement bien traitée, sans manichéisme et la narration parfaitement maîtrisée. Et pour ne rien gâcher (car c’est vraiment essentiel), la traduction est particulièrement réussie.On oscille entre nature-writing, roman noir, roman policier, roman écologique, roman féministe.

C’est un roman magnifique, tout simplement.

★★★★★

Ce livre entre dans la catégorie 10 de mon challenge lecture 2024 : Un livre d’un.e auteur.ice australien.ne

Une citation qui m’a marquée

Si vous pensez réellement que les loups sont des bêtes sanguinaires, c’est que vous êtes aveugle. Parce que c’est nous qui sommes comme ça. C’est nous qui tuons les gens, les enfants. C’est nous les monstres.

Paru le 7 février 2024 aux Editions Gaïa
368 pages – Format broché 22€90 – Ebook 16€99